Incidence du vieillissement sur les glandes salivaires

 Les sujets âgés se plaignent fréquemment de sécheresse
buccale. Ceci s’accompagne de difficultés lors 
 de la mastication, de la déglutition et de la
phonation.
Les premières études fonctionnelles ont révélé
une baisse significative de la salivation chez les
personnes âgées. L’idée d’une xérostomie, conséquence
naturelle du vieillissement, était soutenue
par les conclusions histologiques selon lesquelles on
observe progressivement une dégénérescence des
acini glandulaires peu à peu remplacés par du tissu
fibreux et adipeux ainsi qu’une augmentation du
diamètre du système vasculaire au détriment du
parenchyme fonctionnel.12



Cependant, la fonction des glandes salivaires
semble indépendante de l’âge. Des études plus
récentes menées sur la parotide et les glandes
submandibulaires et sublinguales montrent que
chez l’homme en bonne santé, la production salivaire
de ces glandes demeure constante tout au
long de la vie.13
L’hypofonctionnement des glandes salivaires apparaît
fréquemment dans la population âgée en
raison de maladies systémiques (diabète, maladie
d’Alzheimer et de Parkinson), de désordres immunologiques
(syndrome de Gougerot-Sjögren) ou des
effets secondaires des traitements médicamenteux
ayant une action inhibitrice sur la salivation14, ou
de la radiothérapie. Ainsi, la sécheresse buccale
n’est pas directement liée au vieillissement mais
plus aux maladies affectant fréquemment les personnes
âgées et/ou à leurs traitements.
Les hyposialies iatrogènes sont plus volontiers
incriminées dans ce phénomène et représentent
80 % des déficits salivaires.15
Plus l’âge avance, plus la probabilité de développer
une ou plusieurs pathologies chroniques augmente.
Le traitement de ces pathologies qui repose
le plus souvent sur la prescription de neuropsychotropes,
d’antihypertenseurs sympathoplégiques et
centraux, d’antiarythmiques, d’antiulcéreux cholinergiques
et de façon générale sur tous les sympathomimétiques,
les atropiniques et les antihistaminiques,
a de grandes chances d’inhiber la sécrétion
salivaire.
Un cercle vicieux s’installe donc avec effet cumulatif
et prolongé de l’hyposialie qui entraînera
dans un premier temps et rapidement une altération
des muqueuses et du parodonte,16 puis plus
lentement de l’organe dentaire par apparition de
caries cervicales jusqu’à la fracture coronaire. Il
s’ensuit une difficulté de réhabiliter prothétiquement
les sujets de manière fixe (couronnes, bridges)
au profit de prothèses adjointes partielles ou
totales mal tolérées du fait de la souffrance muqueuse.
Les déficits nutritionnels viennent compléter le
tableau par évitement d’aliments solides et frais (légumes, fruits et viande non déstructurée), par la
diminution des performances masticatoires, d’où
un déficit en protéines, vitamine A, carotène, acide
folique et vitamine C.17
La préservation du « bien-être » buccal, en particulier
par le maintien d’une sécrétion salivaire
suffisante, est primordiale pour bien vieillir.